La Première Ligne est écrite ❤️‍🔥 La seconde édition du magazine est disponible  !

Edito - On n'est pas ensemble.

Face à l'extrême droite et au fascisme, la Première Ligne compte résister.

Difficile d’admettre qu’il ne s’est passé que trois mois depuis la première édition de ce magazine. J’ai l’impression d’avoir vécu au moins trois vies. L’actualité semble s’être emballée et avoir décidé de nous faire vivre dans une dystopie particulièrement angoissante. A ça, La Première Ligne répond « On en a vu d’autres ! » et continue de tracer le chemin.

Alors que la Tech est toujours aussi prompte à lécher les bottes fascisantes, et que l’invitation pour une deuxième année d’Elon Musk à Vivatech n’a pas semblé faire particulièrement débat, les personnes trans ont vécu un trimestre particulièrement difficile avec les transphobes sur les plateaux et le vote de la loi empêchant la transition des enfants trans dont on vous a parlé dans une édition spéciale. Et pour couronner le tout, la montée du fascisme est finie, il est bel et bien là, à nos portes, grâce en grande partie à son allié objectif, le libéralisme.

Autant dire qu’à La Première Ligne on a eu toutes un peu envie de se cacher sous nos couvertures plutôt que d’affronter tout ça.

Sauf qu’on n’a pas ce luxe. Si les bas du Front du RN passent, ou s’ils deviennent un parti de pouvoir en s’alliant avec la République En Marche (qui pourrait aller marcher un peu plus loin, ça nous ferait des vacances), il n’y pas une seule membre de la rédaction de La Première Ligne qui ne sera pas en danger. Certaines pour leur genre, certaines pour leur couleur de peau, certaines pour leur religion, certaines pour leur(s) handicap(s), certaines pour leur statut social, certaines pour leur orientation sexuelle, la plupart pour un amalgame de plusieurs de ces groupe marginalisés auxquels elles appartiennent. Alors on remonte nos manches et on continue le combat.

A la Première Ligne on essaie de chercher à rassembler les personnes sous un même drapeau, à se rejoindre sur une même éthique, malgré des différences d’opinions. Pour une fois, je ne vais pas parler de ce qui nous rassemble mais de ce qui ne nous rassemble pas, parce que s’il est minuit moins une sur la pendule de l’arrivée du fascisme, il est temps pour nous de remettre les pendules à l’heure :

  • Si vous pensez que le F/RN est une solution aux problèmes de la société, on n’est pas ensemble.
  • Si vous pensez que « les extrêmes se rejoignent » et qu’il faut jouer le jeu du ni/ni prisé par notre détestable Président, on n’est pas ensemble (et peut-être que vous pourriez allez vous renseigner sur la notion d’extrême gauche parce qu’il y a une mécompréhension clairement).
  • Si vous pensez qu’on devrait tenter le F/RN parce qu’on « n’a jamais essayé », on n’est pas ensemble (et ouvrez un livre d’histoire peut-être ?).
  • Si vous pensez que le F/RN n’est pas un parti fasciste, on n’est pas ensemble (et revoyez vos définitions).
  • Si vous pensez que le F/RN doit passer pour qu’on purge enfin toute cette droitisation, on n’est pas ensemble (et je vois pas comment vous pouvez vous dire de gauche en considérant que abandonner les personnes les plus fragiles aux fachos est une perte acceptable pour retrouver le pouvoir).

La Première Ligne est antifasciste par défaut, c’est un de nos piliers. Il n’y aura jamais d’excuse de l’extrême droite chez nous et nos objectifs sont clairs. Aujourd’hui, l’objectif le plus urgent c’est de battre le fascisme, et il n’y a que le Front Populaire qui y fasse opposition, nous vous appelons donc à voter pour lui dans les élections à venir.

Par ailleurs, nous avons déclaré La Première Ligne en tant qu’association et attendons que le dossier soit validé avons reçu validation juste après la publication de cette édition ! Nous sommes officiellement une association !! C’était en projet depuis plus de six mois mais dans ce contexte il nous semblait primordial de le faire au plus vite.

Cette deuxième édition contient plein d’articles très intéressants et, en tant qu’éditrice, j’en suis particulièrement contente. Je sais à quel point ça a été difficile pour toutes les autrices de ne pas se laisser submerger par les angoisses du moment. Vous ne trouverez pas d’article sur le fascisme, à part cet édito, dans cette édition. Les délais étaient trop courts pour nous, mais nous réfléchissons à une façon de combattre à notre échelle, parce que quoi qu’il arrive aux prochaines élections, le combat commence à peine.

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