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Becky Chambers est une autrice de science-fiction qui écrit des oeuvres dans lesquelles on peut se plonger lorsqu'on a besoin de fiction cosy...
Parfois, j’ai envie de lire de la science-fiction « cosy ». Des récits sans violence, avec des enjeux personnels plutôt que galactiques, centrés sur les personnages et leur vie quotidienne. Dans ces moments, les histoires de Becky Chambers sont une valeur sûre.
Becky Chambers est une autrice étasunienne qui vit en Californie. Elle a écrit deux séries de livres, Les Voyageurs et Histoires de moine et le robot, ainsi qu’une novella (un texte de longueur intermédiaire entre la nouvelle et le roman), Apprendre, si par bonheur. Ils ont tous été traduits en français et publiés chez l’Atalante dans de superbes éditions.
L’espace d’un an est le premier livre de la quadrilogie des Voyageurs. Il se passe dans notre univers, quelques siècles dans le futur. L’espèce humaine vient de rejoindre une fédération galactique composée d’un grand nombre d’espèces extraterrestres, et essaie de trouver sa place. Mais ce n’est pas le sujet principal du livre.
On suit l’équipage d’un vaisseau dont le travail est de voyager entre les étoiles pour placer des relais permettant ensuite de voyager plus vite que la lumière. Les membres d’équipages sont d’espèces variées. À côté des humain·e·s, on trouve une lézarde coiffée de plumes, une IA qui réfléchit à s’incarner, une entité plurielle et un des derniers représentants d’une espèce en train de disparaitre.
Le roman suit leur vie quotidienne, à travers leurs interactions, où ils apprennent à vivre ensemble et à mieux se connaitre les uns les autres.
La série compte trois autres tomes, tous traduits en français. Ils se placent dans le même univers, mais ne sont pas une suite directe: les personnages suivis ne sont pas les mêmes, et on peut les lire dans l’ordre qu’on veut. Attention toutefois, lire Libration avant L’espace d’un an révèlera le sort d’un personnage de L’espace d’un an.
Un psaume pour les recyclés sauvages nous fait voyager sur Panga, une lune habitée d’un système solaire qui n’est pas le nôtre.
Sur cette lune, les robots ont disparu il y a des siècles, après avoir accédé à la conscience. Personne ne les a vus depuis. Dex, humain·e non-binaire, est un·e moine de thé en pleine crise existentielle: iel ne trouve plus de sens à sa vie. Iel décide de visiter une des zones rendues à la nature, où iel y croise un robot, Omphale, qui vient observer comment l’espèce humaine a évolué.
Le livre suit leur voyage, alors qu’ils cherchent à de rejoindre une ville ou un village où Omphale trouvera des humain·e·s pour répondre à ses questions. Pendant le trajet, les deux discutent beaucoup, notamment de la recherche d’un sens à la vie.
Le deuxième tome, Une prière pour les cimes timides, est une suite directe et est également disponible en français.
Chez Becky Chambers, la diversité ne s’arrête pas aux espèces extraterrestres: les humain·e·s sont tout aussi varié·e·s. On y trouve par exemple une personne non-binaire et un homme trans, sans que cela soit le sujet du livre. L’espèce humaine est diverse, les personnages aussi.
À mon sens, la plus grande force de ces histoires, c’est leur tonalité optimiste et positive, qui fait du bien dans un monde où les actualités ne nous parlent que de mauvaises nouvelles (alors qu’il en existe des positives!). L’écriture ne pèche jamais par naïveté: les personnages sont complexes, et les thématiques sont abordées très finement.
Je ressors toujours d’une de ces lectures avec une sensation de chaleur au cœur qui m’aide à garder espoir en l’avenir.