Le Mémorial de Caen : se souvenir des conséquences du fascisme

Solen partage son vécu de la visite de Mémorial de Caen, qui témoigne de ce qu'ont vécu les populations civiles pendant la Seconde Guerre Mondiale

En septembre dernier, j'ai visité le Mémorial de Caen. Je n'en avais pas entendu parler auparavant, et ma crainte était de découvrir un musée qui glorifierait la guerre et les militaires. Ça n'aurait pas pu être plus loin de la réalité. Ici, le but est de se souvenir de ce qu'ont vécu les populations pendant la Seconde Guerre Mondiale.

La visite commence dans une salle circulaire. Le long de la pente douce qui amène à l'étage inférieur, une chronologie rappelle les évènements qui ont mené au déclenchement de la guerre. La texture des murs se fait plus rugueuse à mesure qu'on approche du début des conflits. Dès cette étape, l'exposition affiche sa volonté d'un traitement international du conflit en abordant l'invasion de la Corée et de la Chine.

Cinq mois après la visite, mes souvenirs sont toujours intenses. Je n'ai pas appris beaucoup d'éléments factuels car je suis plutôt bien informé·e sur ce conflit, mais cela n'a absolument pas diminué l'impact émotionnel. Je me souviens de matériel de propagande (des deux camps), de témoignages écrits et vidéo – voir des personnes âgées raconter les massacres auxquels elles ont assisté est glaçant –, d'une vidéo sur le massacre de Nankin, en Chine, de beaucoup de photos, dont certaines prises dans les camps de la mort, de la partie sur les conditions de vie de la population civile, avec le rationnement.

J'ai beaucoup apprécié que le Mémorial prend le temps de rappeler que, bien que les deux camps aient commis des atrocités, il ne faut pas faire une équivalence : le camp nazi était animé par une idéologie mortifère.

À la fin de l'exposition, on remonte vers le rez-de-chaussée et on retourne à la lumière, de façon tout à fait littérale, puisqu'on sort de pièces éclairées artificiellement pour se rendre dans une grande salle baignée par la lumière naturelle. Il y a aussi un très fort effet symbolique : on laisse derrière soi le récit des atrocités. Un poids s'est enlevé de ma poitrine à ce moment-là.

À une époque qui voit le fascisme revenir au pouvoir, le devoir de mémoire est plus que jamais essentiel. Celleux qui ne se souviennent pas de l'histoire sont condamné·es à la répéter. N'oublions pas ce à quoi a mené le fascisme : des atrocités contre les populations et des millions de victimes.

Pour plus de renseignements, allez sur le site du Mémorial : https://www.memorial-caen.fr/

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