Les femmes dans la tech il n’y en a pas assez, et des femmes oratrices encore moins ! Mais pourquoi en fait ?!
Le choix des mots
Speaker, speakerine, oratrice, conférencière, intervenante, speakeureuse… c’est quoi le mot en fait ?
En explorant les sites de différents évènements Tech de 2023, j’ai pu relever le vocabulaire employé pour qualifier les “les femmes qui prennent la parole” en 2023 :
Mais pourquoi se focaliser sur ce mot ?
Notre langue possède un biais masculin, car le masculin, utilisé dans sa forme supposée “neutre”, ne l’est en réalité jamais. Il crée une image masculine dans l’esprit des gens, ce qui limite l’inclusion des femmes dans les représentations mentales. Ce biais est donc préjudiciable aux femmes, car il invisibilise leur présence. Dans une vidéo de Scilabus, ce phénomène est expliqué en s’appuyant sur des études scientifiques sur l’écriture inclusive. L’emploi des termes au féminin, comme « oratrices » en parallèle d’« orateurs », ouvre une porte mentale qui permet de considérer l’autre moitié de la population, autrement souvent oubliée.
Les chiffres
En 2020, 29 % des employé·es dans le secteur du numérique étaient des femmes, avec seulement 16 % dans les métiers techniques, selon une étude de la fédération SYNTEC en 2021. Depuis 2020, la proportion de femmes dans ce secteur a augmenté de 5 % en France et de 15 % en Europe. Selon la Commission européenne, une meilleure mixité dans le numérique pourrait entraîner une hausse de 10 % du PIB en France d’ici 2025, ce qui représenterait un gain de 9 milliards d’euros par an au niveau européen.
En explorant les sites de différents évènements Tech de 2023, j’ai pu faire des estimations approximatives du pourcentage d’oratrices :
Afin d’enrichir mes propos et m’appuyer sur des expériences réelles j’ai réalisé un questionnaire adressé aux femmes sur la prise de parole, auquel 27 personnes ont répondu en 6 jours. Parmi elles, 52 % se sont identifiées comme oratrices, tandis que 48 % ne l’étaient pas.
Pourquoi elles ne se lancent pas ?
Les raisons qui freinent les femmes à se lancer sont à la fois intrinsèques et extrinsèques, et peuvent être perçues comme bonnes ou mauvaises selon le point de vue.
Tout d’abord se déplacer à des événements est une vraie contrainte que ce soit au niveau de l’organisation, de l’énergie ou de la charge mentale à laquelle peut s’ajouter l’impossibilité de faire garder ses enfants pour les femmes qui en ont.
Donner une conférence c’est forcément du travail et si l’entreprise n’alloue pas le temps nécessaire à cette activité, ça sera du travail en plus de notre travail habituel. Et tout le monde n’a pas envie de se rajouter du travail sur la fin de journée, sur sa pause déjeuner, sur ces week-ends ou encore faire une nocturne une fois que les enfants sont couchés. Pour rappel, la majorité des femmes entament une "seconde journée" lorsqu'elles rentrent chez elles, en prenant en charge le travail domestique.
La motivation des femmes à prendre la parole peut être freinée par des conditions mises en place par l’entreprise pour faire des talks : Que ce soit au niveau du temps alloué qui peut être insuffisant ou inexistant, les sujets à aborder ou non, comment s’habiller lors de l’intervention (être une femme-sandwich), le défraiement lié au déplacement et si la conférence est sur le temps de travail ou sur un congé.
Certaines n’ont tout simplement pas envie d’être le centre de l’attention et peuvent aussi être confrontées à la peur du ridicule, d’être nulles et des représailles.
Certaines ne sont pas intéressées par la prise de parole à l’oral et ne s’y sentent pas à l’aise, d’autant plus que l’école n’enseigne rien sur la prise de parole !
Certaines femmes peuvent éprouver un sentiment d’illégitimité, que ce soit par rapport à leur propre expérience ou à l’intérêt du sujet qu’elles souhaitent aborder. Mais aussi être confronté au syndrome de la page blanche et penser qu’elles n’ont rien à dire.
Quand la communication des évènements est biaisée1 car faite par des hommes c’est difficile pour les femmes de se projeter et de se dire qu’elles y ont leur place. Par exemple des photos sur l’évènement avec que des hommes et une écriture non-inclusive où on parle uniquement de développeurs et d’experts.
Le peu de représentation de femmes oratrices dans les événements est un cercle vicieux : on ne voit pas beaucoup femmes, donc peu de femmes se disent qu’elles y ont leur place. De plus, celles qui sont déjà oratrices manquent de visibilité, et sont par conséquent moins enclines à être identifiées comme modèles inspirantes. Et certaines n’ont tout simplement pas envie d’être la seule femme pour équilibrer le quota.
Il est difficile d’acquérir les codes de la rhétorique car elle a été conçue par des hommes pour convaincre d’autres hommes : Pour l’histoire, la rhétorique est née dans la Grèce Antique, le berceau de la démocratie, et si vous vouliez le pouvoir vous deviez convaincre ceux qui votent, et bien évidemment les femmes étaient exclues de toutes décisions politiques.
Et tout simplement ne pas savoir par où commencer !
Pourquoi elles ne sont pas prises ?
Les femmes subissent souvent une discrimination négative simplement parce qu’elles sont perçues avant tout comme des femmes. Elles sont également pénalisées par un biais sur leur manque d’expérience présumé, que ce soit dans leur métier ou en tant qu’oratrices. C’est un cercle vicieux similaire à celui de la première embauche : sans opportunité, il est difficile d’acquérir de l’expérience. De plus, elles sont souvent jugées par des hommes, ce qui renforce les préjugés et limite encore davantage leurs chances d’être sélectionnées.
Quel est l'intérêt pour les entreprises que les femmes salariées parlent aux événements tech ?
Permettre aux femmes salariées de prendre la parole lors d’événements tech est une question d’image, car cela impacte positivement le recrutement en attirant davantage de talents. Cela renforce également le rayonnement de l’entreprise et peut contribuer à l’acquisition de nouveaux clients. En outre, cela permet à l’entreprise d’être cohérente avec ses valeurs d’inclusion et de diversité. Sans cet engagement réel, elle risque d’être accusée de “inclusivity washing”.
Comment les amener ?
Coté entreprise
Pour encourager les femmes à prendre la parole en public lors de conférences tech, les entreprises peuvent adopter plusieurs stratégies. Tout d’abord, il est essentiel de sensibiliser en communiquant en interne sur l’importance de la prise de parole, en rassurant les employées sur l’accompagnement disponible et sur leur légitimité à s’exprimer.
Ensuite, il est bénéfique de proposer des groupes de travail qui aident les participantes à identifier des sujets pertinents et à rédiger des appels à propositions (CFP). Le coaching joue également un rôle crucial, en offrant des sessions de répétition, des exercices de prise de parole et des techniques de gestion du stress.
Il est également important de définir une leadeuse sur ces sujets, en lui fournissant le temps et les ressources nécessaires pour soutenir les autres.
Accordez un temps suffisant pour bien préparer chaque intervention et assurez-vous de donner de la reconnaissance et des encouragements tout au long du processus.
Coté équipe d’organisation des événements
AVANT L’ÉVÈNEMENT : Communication, ouverture du CFP, une fois le talk accepté
Faire du lobbying : Démarcher les femmes, les solliciter pour qu’elles proposent un talk.
Donner plus de clefs sur leurs attentes et celles du public dès le CFP afin que les femmes puissent évaluer la pertinence de leur sujet et qu’elles se sentent plus légitime.
Être claire sur le process de sélection des talks et le communiquer dès le CFP.
Anonymiser la sélection des talks et en informer les potentiels oratrices dès le CFP afin de les rassurer sur le fait qu’elles sont sélectionnées pour leur sujet et pas pour leur genre 2.
Mettre en place un CoC « Code of Conduct » et le communiquer.
Dès le début, informer si une rémunération et/ou un défraiement sont prévus pour l’intervention et préciser à hauteur de combien : en fonction du budget de l’entreprise et/ou de son propre budget, l’information est importante pour s’organiser.
Informer sur l'accessibilité du lieu et des conférences : il peut y avoir des oratrices handicapées. Il est essentiel de préciser le degré d’accessibilité du lieu de la conférence ainsi que celui des conférences elles-mêmes. Par exemple, Paris Web informe les personnes du dispositif d'accessibilité mis en place.
Former l’équipe organisatrice aux problématiques de discriminations : c’est bien d’avoir un CoC mais il faut aussi savoir détecter ce qui n’est pas acceptable en comportement et comment réagir pour la sécurité des personnes et le bon déroulement de l’évènement.
Avoir une diversité dans les équipes d’organisation : pour ne pas écarter l’inclusion des femmes avec leurs besoins et leurs problématiques de la vision globale de l’organisation de l’évènement.
Offrir un accompagnement dès l’acceptation du talk : Une marraine ou une référente qui sera le point de contact de l’oratrice pour toute question ou besoin.
Proposer du coaching en prise de parole pour permettre à certaines de valider ou d’acquérir des méthodes, gagner en confiance en soi, et même des exercices pour gérer le stress ou travailler l’articulation. Autant vous dire que l’exercice “des chaussettes de l’archiduchesse” je l’ai bien répété !
Mettre à disposition un template de slides « propres » pour celles qui ne sont pas à l’aise avec la mise en forme, l’esthétique des supports de présentation. Parce que parfois la forme peut desservir le fond et ça serait vraiment dommage !
Informer sur la configuration de la salle de conférence : le type de micro (cravate, casque, main, col de cygne…), les branchements disponibles, une projection de l’écran, un support pour poser son ordinateur (pupitre à hauteur, un bureau…) etc. Lors d’une conférence, mon pupitre de fortune fut un empilement de cartons de boites de chocolat sur lequel était posé en équilibre mon mac afin de voir mes slides avec mes notes… il y a mieux comme condition pour faire une conférence !
Proposer une garde d’enfants et même une salle d’allaitement : Les femmes se retrouvent souvent à devoir garder leur enfants et donc de ne pas pouvoir prendre la parole en conférence. Par exemple, l'évènement MIXIT à Lyon met à disposition une salle pour des mamans qui allaitent et des parents qui doivent changer leurs bébés.
S’occuper des réservations d’hôtel pour réduire la charge mentale et garantir une sécurité quand on ne connaît pas la ville. Lors de mon déplacement pour le Devfest Toulouse, l’équipe d’organisation avait réservé le même hôtel pour les speakers qui le souhaitaient, l’hôtel étant juste à côté du lieu de conférence pour le lendemain, et ils assuraient le transport entre le lieu du dîner des speakers et l’hôtel.
Proposer de répéter le sujet avant le Jour J pour mettre en confiance, être sûr·e du timing parce que tout le monde n’a pas la possibilité et/ou l’envie de répéter avec ses collègues ou autres.
Et bien sûr rassurer au global autant sur leur légitimité que sur la sûreté de l’évènement pour elles !
LE JOUR J
Si la personne n’est pas le 1er talk de la matinée, il est bien de mettre à disposition un lieu, une salle pour répéter le jour même.
Au-delà du moment de l’inscription des participant·es, le code de conduite doit aussi être rappelé au début de l’événement.
Permettre la modération des questions lors des échanges avec le public pour éviter les hors-sujets : c’est forcément plus simple sur du distanciel, mais rien n’empêche sur du présentiel, d’avoir un application qui centralise les questions, et une personne de l’équipe d’organisation les filtre et les lit ensuite. (ça peut aussi permettre à des personnes timides de poser leur question sans devoir prendre la parole devant tout le monde)
APRÈS L'ÉVÉNEMENT
Modérer les feedbacks que les participant·es peuvent faire sur les outils de feedbacks afin d’éviter les propos injurieux et incohérents qui n’apporteront rien à la speakeuse.
Offrir un droit de regard sur le replay du talk : Permettre à l’oratrice de pouvoir voir la vidéo et d’accepter ou non sa diffusion. Cela m’est déjà arrivée lors d’une conférence, où j’ai dû refuser la publication de la vidéo car le son, l’angle de la caméra ainsi que la qualité de l’image étaient mauvais ; pour moi cela desservait mon talk et ma prestation.
Modérer des commentaires sur les vidéos : sur internet l‘identité pouvant être anonyme, il est plus facile de se retrouver avec des critiques voire des insultes en commentaire de vidéo. Personne n’a envie de se faire insulter gratuitement.
Remercier les orateurices pour leur participation à l’événement : la plupart des conférences le font. Sauf Devoxx apparement, je n’ai jamais rien reçu suite à ma participation début 2024.
Et quand elles sont prises
La première chose qu’on peut entendre ou qui nous vient en tête c’est la discrimination positive : “j’ai été prise parce que je suis une femme”. Et comme tous les événements ne sont pas clairs sur leur processus de sélection, ça m’arrive d’y penser et donc de me demander “suis-je là uniquement pour mon genre ? est-ce que mon sujet les intéresse vraiment ?”. Avec l’évènement “Who Run The Tech ?” ces questions ne se posent plus car ce sont uniquement des femmes oratrices.
Ces doutes nous ramènent, hélas souvent, au célèbre syndrome de l’impostrice. Personnellement, malgré le fait d’avoir fait un bon nombre de conférences Tech (et même Devoxx), j’y suis souvent confrontée : ce doute constant sur ma légitimité, ce sentiment de ne pas être assez compétente ou experte pour intervenir sur mon sujet. Cette remise en question perpétuelle est une réalité partagée par beaucoup de femmes dans la tech.
En terme de thématiques de conférences les femmes sont souvent sur des sujets plutôt sociaux que techniques : une des causes est la peur d’aller sur le “terrain des hommes” et de leur “malveillance”, car à erreur égale une femme aura plus facilement des commentaires virulents 3. Dans le contexte de la tech, une femme dans un milieu d’hommes peut se retrouver enfermée dans une position de licorne, à savoir qu’on ne lui donne la parole que pour parler de sa place de femme dans un milieu masculin… c’est la loi de la Licorne. La femme est donc mise en avant uniquement pour parler de sa condition de femme, et non pour ses compétences techniques. Cela crée une forme d’enfermement, où la parole est donnée pour traiter des questions de genre plutôt que pour contribuer à des débats d’expertise.
Abordés ce genre de sujet est néanmoins nécessaire afin de faire bouger les mentalités, et parfois ce sont des sujets qui bousculent. Un exemple marquant est la conférence de Marcy Ericka Charollois à BDX I/O, qui a bousculé certains spectateurs en posant la question suivante : Pourquoi vous n’attirez et ne retiendrez pas les femmes dans vos équipes tech ?. Aborder ce type de sujet suscite souvent des réactions vives, et hélas, la crainte d’attaques sexistes ou de cyberharcèlement n’est jamais bien loin.
Lors de leurs interventions, les femmes doivent également faire face à des questions ou des remarques déstabilisantes de la part d’hommes dans l’audience ainsi que des feedbacks écrits parfois médisants ou parfois même incohérents.
La réalité pour les femmes oratrices dans la tech est donc un parcours semé de doutes et de défis constants à surmonter, avec en toile de fond un environnement où la domination masculine et les attaques sexistes restent des problématiques bien présentes.
Pourquoi certaines se lancent ?
Certaines femmes décident de se lancer grâce aux encouragements de leurs chef·fes, collègues ou ami·es. Pour d’autres, c’est le goût du défi et l’envie de partager qui les poussent à prendre la parole lors d’événements. Elles souhaitent montrer qu’elles existent et inspirer d’autres femmes à faire de même, afin de créer un cercle vertueux et inverser la tendance en encourageant plus de femmes à s’impliquer.
Quant à moi, je me lance avant tout parce que j’ai envie de faire bouger les choses sur des sujets forts, en lien direct avec mes valeurs ; je ne pourrais jamais parler d’un sujet qui ne me convainque pas. Et je ne le fais pas pour me mettre en avant, mais parce que c’est, à mes yeux, le meilleur moyen de se faire entendre et de faire avancer les choses aujourd’hui comme le souligne Susan Cain dans son TEDx sur le pouvoir des introvertis.
Comment faire pour vous lancer ?
Voici une liste non-exhaustive de 10 conseils pour vous lancer dans la prise de parole :
Trouver des modèles féminins inspirants : Vous pouvez voir plus large que la tech car des femmes qui prennent la parole, qui défendent des convictions, il y en a partout !
S’approprier des codes de la prise de parole qui font sens pour soi
Intégrer un groupe de travail féminin pour travailler la rédaction du CFP, le choix du sujet etc. Laury Maurice, explique dans son talk Amenez l’égalité de genre dans votre entreprise les bénéfices des groupes de travail non-mixte ; notamment pour éviter le manterrupting et le mansplanning.
Ne pas se lancer seule : Être à deux ou à plusieurs peut permettre de vous rassurer dans votre première prise de parole. Il faut avant tout trouver une personne avec qui cela fonctionne, qui sera en mesure de vous faire des retours constructifs !
Trouver un sujet qui a du sens pour vous : Personnellement je choisis des sujets qui m’animent, dont je suis convaincue car je pense que c’est plus facile d’être convaincante quand on est déjà convaincue soi-même par son sujet.
Faites-vous coacher : dans les résultats du questionnaire, 70 % des femmes oratrices interrogées ont indiqué avoir bénéficié d’un accompagnement. Pour ma part, pour préparer une nouvelle conférence j’ai décidé de me faire coacher afin de valider les techniques que j’avais déjà mises en place et d’en découvrir de nouvelles.
Démarrer dans des cadres bienveillants : Par exemple, le tremplin de speakers organisés par l’association Crafts Records dans plusieurs villes de France, est un événement proposant d’accompagner (rédaction, coaching etc.) des personnes dans leur première prise de parole pour des conférences Tech.
Commencer dans des petits évènements tel que des meetups. Il y aura moins de pression avec une salle plus conviviale, moins de monde et pas de diffusion en direct par rapport à un évènement Tech.
Trouver une communauté de femmes pour échanger : Par exemple, Les Duchess France, dont je fais partie, réunissent les femmes de la tech pour se soutenir, échanger et se construire un réseau. Les communautés sont nombreuses, à vous de trouver celle qui vous convient (vous pouvez en rejoindre plusieurs). Voici d’autres exemples : Women On Rails, Yeeso, Women In Tech et Compositech.
Conclusion
Vous pouvez tous être acteurices pour qu’il y ait davantage de speakeuses ; Que ce soit en tant qu’entreprises, organisateurices d’événements ou bien encore collègues vous avez à présent de nombreux leviers. Et en tant que potentielles oratrices vous avez de nombreuses clés pour vous lancer !
J’aborde dans cet article une meilleure représentation des femmes mais cela vaut pour toutes les minorités !
Pour débuter, allez chercher du soutien auprès d’ami·es, conjoint·es, collègues ou communautés.
Et je finirai cet article sur une citation de Isabelle Chataignier :
En parlant de biais, il y a aussi le biais de l’angle mort avec sa fameuse phrase « Non mais moi j’suis pas biaisé » ! Selon Wikipédia, ce biais cognitif concerne la reconnaissance de l’impact des biais sur le jugement des autres, tout en omettant de voir l’impact des biais sur son propre jugement.
↩Revenir au note n°1
L'anonymisation a ses limites, en théorie elle permet d’être sélectionné sur des critères justes mais en pratique les femmes maîtrisent moins bien les codes des CFP car créés par les hommes.
↩Revenir au note n°2
Les femmes qui donnent des conférences sur des sujets sociaux ne sont pas pour autant à l'abri de la malveillance des hommes : le simple fait d'être une femme sur la scène de la tech les met en danger.
↩Revenir au note n°3