Edito - Avancer ensemble
Alors qu'on vit une époque très difficile, les stratégies qu'on a pour résister sont à choisir...
Trois mois après le dernier numéro, l'actualité politique en France n'est guère plus réjouissante – il suffit de regarder la composition de notre gouvernement. Mais nous ne sommes plus dans une crise immédiate, qui nécessite un engagement personnel, avec des enjeux très élevés. Et heureusement, car cette période a été très difficile à vivre. Je sais n'être pas la seule personne à avoir eu un passage à vide en juillet.
Sans dire qu'il faut cesser de militer sur le plan politique, cela signifie que nous avons la place pour nous focaliser sur autre chose, comme prendre soin de nous et de nos communautés. Nos existences sont suffisamment attaquées pour que le simple fait de vivre soit une façon de résister.
Quelques idées de ce qu'on peut faire :
- Créer des communautés autour d'expériences partagées pour aller mieux et créer ensemble des espaces nourissants. Parmi les communautés en émergence, il y a celle de la bi/pansexualité. Septemble est d'ailleurs le mois de la visibilité bi/pan. Comme c'est un sujet qui me tient à cœur, j'ai contacté Floralie Résa, et elle a accepté de venir expliquer pourquoi elle a décidé de créer une communauté bi/pan.
- Imaginer d'autres possibilités de vivre ensemble, d'autres moyens de faire société. Ça peut être en lisant, écoutant, en regardant des récits de fiction, en discutant avec des proches, ou en créant d'autres façon de vivre. Lorelei Lenn parle ainsi de l'envie de vivre ensemble en-dehors du schéma traditionnel du couple, et des difficultés pour réaliser un tel projet.
- Partager nos expériences et nos vécus, et trouver d'autres personnes chez qui ils résonnent, parfois à des endroits inattendus. J'explique que la dysphorie de genre n'est pas une expérience réservée aux personnes trans, et que cela pourrait nous permettre de créer des ponts entre personnes trans et cis.
- Réfléchir et débattre de ce nous souhaitons pour le futur, autre que les projets capitalistes et mortifères de nos élites. Nous faisons toustes partie de la société, et nous avons le droit de participer aux réflexions sur l'évolution de celle-ci. Emmanuelle et Magali parlent de leur utilisation ou non de l'IA. Sandrine Goeyvaerts nous partage ses critiques sur la construction de la notion de terroir dans le domaine du vin.
Comme vous pouvez le constater à travers les liens ci-dessus, La Première Ligne s'incrit en plein dans cette démarche de construction et de partage. Elle nous permet de nous exprimer en portant nos voix, nos expertises, nos opinions dans l'espace public pour transmettre ce que nous savons et pour participer à la création d'un futur meilleur. Et si on construisait ce futur ensemble ?